Histoire et patrimoine

Situé sur un des chemins de St Jacques de Compostelle et bâti sur un site naturellement fortifié, notre village offre une vue imprenable sur ses deux vallées creusées par les cours d’eau qui traversent la campagne. Quelle que soit la route empruntée, on peut apercevoir au travers des feuillages, le clocher de l’église Saint Léonard.

Il porte encore l’empreinte d’une histoire ancienne où récits et légendes entretiennent un parfum de mystères. Un village qui n’aurait pas livré tous ses secrets.

En raison du passé féodal de Beaumont, de nombreuses études ont été menées concernant la commune par des historiens, des hommes de lettres et d’Église, ainsi que de nombreux passionnés. Ces recherches historiques ont montré l’existence au XIème siècle d’un château fort dont on peut deviner encore les soubassements qui devaient empiéter sur l’emplacement de la mairie actuelle. L’épaisseur des murs de la cave laisse penser qu’il s’agit là de vestiges du château.

Sous l’ancien Régime, le Bas-Limousin (l’actuelle Corrèze) était partagé entre les vicomtés de Comborn, de Ventadour, de Turenne et l’Evêché de Limoges. Le village de Beaumont appartenait aux Comborn, une des grandes dynasties féodales de notre région. Ils ont régné ici en seigneur et maître jusqu’au XVème siècle. Durant la guerre de Cent Ans et les différentes guerres de religion, Beaumont a été lourdement éprouvé.

Les anglais ravagèrent cette châtellenie « où se trouvaient grand nombre d’hommes taillables et plusieurs domaines de grandes valeurs ».

Le château ruiné fut délaissé petit à petit par ses propriétaires, devint la proie des pillards et disparut complétement à la Révolution.

L’ancienne église fut pillée, saccagée et complètement détruite en 1660. Elle fut reconstruite en 1665, grâce à Antoine Leynia de Maurianges, notable, et Jacques Maucler, ancien curé de la paroisse. Ils sont d’ailleurs représentés dans les chapelles latérales sur des armoiries et sur des peintures.

La plupart des toiles ont été peintes vers 1667. Elles ont été répertoriées par les Monuments Historiques en 1976. Certains édifices et la majorité des toiles ont étés restaurés en 1986.

Dans la chapelle latérale droite (dite la Chapelle Notre-Dame), figure une toile peinte sur la face avant de l’autel qui représente les deux saints protecteurs : Saint-Léonard, reconnaissable aux
entraves des prisonniers qu’il a libéré, et Saint-Jacques, à droite, portant le bourdon de pèlerin, avec sa calebasse et la pélerine bordée de coquilles.

Dans la sacristie était exposée une monstrance datée du XIIIème siècle, portant des armoiries des Comborn, des Malbernard, des Ventadour, des Beaufort et Saint-Jal.

Ce reliquaire contenait des ossements de plusieurs saints.

Cette croix insérée dans la cavité du gisant au cimetière a été déplacée au début du XXème siècle.

Un petit calvaire soutient une colonne où est encastrée une croix en forme de lys. Sur la face avant un Christ est représenté mais ses jambes sont repliées comme s’il était assis. A ses pieds, deux personnages représentés en bas relief de chaque côté, probablement la Vierge et Saint-Jean, se tiennent debout. Un peu plus bas figure un autre personnage détérioré par l’usure du temps. Fait rare : la croix est sculptée sur ses deux faces. Au niveau du croisillon subsistent deux autres  éléments difficiles à interpréter. En dessous un autre personnage se niche dans la pierre.

Du belvédère, devant la mairie, se dévoile une vue remarquable sur la vallée du Rouillard qui s’échappant vers le sud devient vite celle de la Vimbelle. A l’arrière, à flanc de colline, le cimetière étagé abrite la tombe du Chevalier, un templier dont le gisant est sculpté en haut-relief sur une pierre tombale de granit.

Il est vêtu d’habits du XVème siècle, une tunique à plis en éventail jusqu’aux genoux, les mains semblent gantées.

Sur sa poitrine demeure une cavité où était initialement implantée la croix classée qui demeure désormais au centre du village.

Ce tombeau a été fouillé en 1967 par Robert Joudoux qui a découvert dans une étroite cavité les ossements épars de sept personnes dont un enfant. Des travaux effectués sur ce tombeau à la fin du XIXème siècle ont révélé un grand squelette entier dans le mur nord de la sépulture.

Ce personnage énigmatique reste à jamais le gardien de son histoire et chacun a le droit de lui inventer une.

Revenir en haut de page